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Lu sur Le petit champignacien illustré
Parmi les éléments de langage utilisés par l'UMP et ses alliés figure le terme vidéoprotection. Cette expression se retrouve dans le projet de loi LOPPSI qui est ainsi épinglé par la Commision nationale consultative des Droits de l'Homme.
"Le glissement sémantique entre vidéosurveillance et vidéoprotection trahit bien l’embarras du législateur pour justifier de la mise en place de systèmes particulièrement onéreux et dont l’efficacité ne fait pas l’unanimité".
Lorsque l'on examine la presse en ligne, on constate 2 180 références à la vidéosurveillance et seulement 164 références à la vidéoprotection. Bien plus, cette dernière expression ne commence à apparaître dans des articles de presse que lorsque le ministre de l'Intérieur a énoncé les mesures qu'il compte prendre en matière de sécurité publique fin mars. Parmi, les personnes qui parlent le plus de vidéoprotection, on trouve au premier plan Brice Hortefeux avec une vingtaine d'occurrences. Mais le terme était déjà dans les tuyaux depuis plus longtemps, il figure par exemple dans une note du 5 mars du comité interministériel de prévention de la délinquance. Il s'agit donc bien d'un terme politique venu d'en haut, de l'échelon gouvernemental, parfois repris sur le terrain, souvent répété par les porte-paroles UMP afin de bien enfoncer le clou de ce nouveau dogme.
Quelle différence entre vidéosurveillance et vidéoprotection ? La première apparaît comme intrusive, s'attaquant aux libertés individuelles et au respect de la vie privée lorsque cela se produit sur la voie publique. Voire à l'intimité des personnes. Les dérapages de la vidéosurveillance font qu'elle est l'objet d'une défiance ou d'un rejet. Les individus se sentent alors espionnés par un Etat plus ou moins totalitaire. Pour rassurer l'électorat, on change de logique et on insiste sur la protection qui vise à la fois les personnes et les biens. Il s'agit d'impliquer les personnes qui seront vidéosurveillées dans l'acceptation de cette protection encombrante, inefficace et ruineuse. Il existe un public déjà convaincu par l'utilité des caméras de surveillance dans ses boutiques, ses entreprises, ses habitations, mais cela ne suffit pas. Il faut obtenir l'adhésion d'un plus grand nombre de personnes susceptibles de changer d'opinion si la solution est présentée de manière positive, comme un avantage supplémentaire pour elles et non plus comme si elles étaient toutes par avance des délinquants en puissance qui doivent être dissuadés de mal se conduire.
L'apparente neutralité de l'expression vidéoprotection est une illusion. Il s'agit bien aussi de surveillance et de contrôle de la population, même si cela se fait le plus souvent a posteriori faute de moyens humains derrière les écrans de veille. Je rappelle que cela se produit alors que les effectifs de la police et de la gendarmerie sont appelés à être réduits, comme dans les autres ministères. Mais surtout ce qui importe n'est pas une meilleure rentabilité ou une sécurité renforcée ou d'entrer dans une nouvelle modernité, il s'agit d'un projet purement idéologique : obtenir la soumission volontaire des individus à leur servitude. En utilisant le mot protection, les personnes passent du statut de possibles délinquants à celui de possibles victimes : c'est pour vous protéger contre les autres (ensemble fort vague) tous méchants que l'on agit ainsi, pas pour vous accuser et vous devez nous remercier de prendre autant soin de vous. La coercition voulue est d'abord celle des esprits qui pourraient penser un peu différemment.
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Un petit dessin animé pour nous aider à comprendre la logique de surveillance de notre époque :
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Collectif contre la Vidéosurveillance Aubenas le 25 février 2010
32 chemin de Montargues
07200 Aubenas M. le Maire et MM. Mmes les
conseillers municipaux
mairie
Copie à : Fréquence 7, place de l’hôtel de ville
La Tribune BP 128
, L'Echo des Cévennes, 07202 Aubenas cedex
Rebellyon.info, le Dauphiné
Libéré, Terre Vivaroise
Monsieur,
dans une lettre datée du 29/10/2009, le Collectif contre la Vidéosurveillance vous posait
plusieurs questions sur le système de caméras de surveillance que la ville d'Aubenas vient
d'installer et ce en vue d'entamer un débat sur ce sujet. Cette lettre est restée sans réponse à ce
jour, hormis un communiqué laconique paru dans la Tribune, dans lequel vous indiquiez que,
dans un bulletin municipal, il avait déjà été répondu aux questions que pose le Collectif
contre la Vidéosurveillance mais aussi qu'une brochure d'information était disponible au
commissariat d'Aubenas, brochure dont vous rappeliez que seuls deux personnes l'avaient
demandée.
Nous ne pouvons que nous étonner de la désinvolture d'une telle attitude. Alors que l'État et
ses médias réclament à cors et à cris la participation des citoyens à la vie politique, quand ces
derniers font montre de s'y intéresser, ils se voient ignorés par les institutions (nous rappelons
qu'à ce jour, la Préfecture de l'Ardèche adopte la même attitude que vos services à notre
égard).
Le Collectif contre la Vidéosurveillance souhaite expliquer pourquoi la vidéosurveillance est
liberticide, inefficace et couteuse. Vous refusez ce débat en affirmant que tout va pour le
mieux dans le meilleur des mondes. Malheureusement, le peu d'informations que nous
laissent entrevoir votre attitude et celle de la Préfecture de l'Ardèche ainsi que nos propres
recherches infirment votre position.
Tout d'abord, nous sommes surpris que les services de la Mairie ne soient toujours pas au
courant du fait que la brochure d'informations sur la vidéosurveillance qu'ils éditent n'est pas
disponible au commissariat d'Aubenas mais dans les locaux de la police municipale. Il n'est
pas étonnant, dans ces conditions, que seules deux personnes aient pu se la procurer. Un
chiffre aussi bas aurait d'ailleurs dû vous alerter. Mais cela n'a pas été le cas.
Malheureusement, la chaîne d'événements qui nous indique que tout ne se passe pas
normalement ne s'arrête pas là. En effet, plusieurs personnes ont fait des demandes de
visionnage des images collectées par le système de surveillance de la population. Il apparaît
que les craintes concernant l'aspect liberticide de la vidéosurveillance se précisent puisqu'à
plusieurs reprises, il a été observé que des entrées d'immeubles ainsi que des fenêtres
d'habitations aux étages n'étaient pas floutées contrairement aux obligations qui vous sont
faites par l'article 10 de la loi n°9573 du 21/01/1995.
Ainsi, alors que le système vient juste d'être installé et que vous refusez de fournir la moindre
information le concernant, notre collectif, dans ces conditions difficiles, est déjà en mesure
d'identifier plusieurs manquement de vos services, dont certains particulièrement graves au
regard des libertés. Ces atteintes aux libertés sont confirmées par l'étrange exigence qui
apparaissait dans l'appel d'offre de ce qui n'était alors que le projet de vidéosurveillance sur
Aubenas, exigence de pouvoir visualiser les images en temps réel. Au regard des atteintes aux
libertés déjà observées moins d'un an après l'installation du dit système, une telle exigence
pose question et inquiète.
C'est pourquoi, au nom des libertés gravement outragées à l'époque qui est la nôtre, nous vous
demandons, Monsieur le maire, de renoncer à ce système de surveillance de la population et
d'en ordonner le démantèlement.
Veuillez agréer, Monsieur, l'expression de nos sentiments les meilleurs.
Le Collectif contre la Vidéosurveillance
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1) Coût d'investissement (HT) du système de vidéosurveillance sur Aubenas:
Etude Stè ALTHING : 14.850,00 euros
Travaux entreprise SATELEC : 201.936,50 euros
TOTAL : 216.786,50 euros
Subvention ETAT : 139.289 euros
Coût d'investissement à la
charge de la ville d'Aubenas : 77.497,50 euros
2) Exploitation du système
Fonctionnement et maintenance sont à la charge de la commune (maintenance gratuite la première année puis une consultation sera lancée en 2010).
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Lu sur Pagheretetutto
Les véhicules de la police municipale de Bry-sur-Marne vont être équipés d’un centre de contrôle mobilemis au point par deux sociétés de la commune.Une première en France.
Fini les policiers vissés derrière des écrans de contrôle. La Société française de production (SFP) et Forclum viennent de mettre au point un système de vidéosurveillance embarquée. D’ici quelques semaines, il équipera les véhicules de la police municipale de Bry-sur-Marne. Une première qui sera présentée, en avril, au Salon des maires d’Ile-de-France.
Hier, les deux entreprises ont dévoilé le prototype. A l’arrière d’un monospace, un petit écran retransmet en temps réel les images filmées par les 14 caméras de la ville. D’un simple clic, l’opérateur passe de l’une à l’autre. Un joystick permet de diriger les caméras et de zoomer. « C’est exactement les mêmes commandes que dans le centre de supervision de la police municipale, mais en plus petit », commente Ludovic Robinault, responsable affaires chez Forclum, une filiale d’Eiffage spécialisée dans les installations électriques.
L’intérêt? « Nous ne sommes pas obligés d’avoir un agent en permanence derrière un mur d’écrans, ce qui de toute façon est impossible vu nos effectifs [NDLR : la police municipale compte 24 fonctionnaires] », répond Jean-Pierre Spilbauer, le maire UMP de Bry-sur-Marne. « Avant même de se rendre sur les lieux, les patrouilles sauront si elles ont affaire à un ou cinquante délinquants, auquel cas elles pourront immédiatement appeler des renforts », ajoute Ludovic Robinault.
Un projet à 400000 €
La technologie sans fil a été mise au point par la SFP, entreprise privée de prestations audiovisuelles. « Il s’agit d’un procédé analogue à celui que nous utilisons pour la retransmission du Tour de France », indique Rudy Dendleux, directeur technique. L’émetteur a été placé sur le toit de l’hôpital Saint-Camille, un des points les plus hauts de la commune, afin d’assurer la meilleure couverture possible. « C’est le seul système avec une telle qualité d’image et de fluidité », assure Ludovic Robinault.
L’équipement pourra évoluer en fonction des demandes : écrans de différentes tailles, commandes tactiles, intégration dans le tableau de bord… « On peut tout envisager! » SFP et Forclum, deux sociétés installées à Bry, n’avaient jamais travaillé ensemble. Elles ont été mises en relation par le truchement de Jean-Pierre Spilbauer il y a deux ans. Il aura ensuite fallu plusieurs mois de recherches avant d’aboutir au prototype. Le projet aura coûté près de 400000 €, subventionné à 50 % par l’Etat et à 25 % par la commune.
Source LeParisien
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